Quand les années auront rendu le temps très court
Nos mains tremblantes, pâles, attendront le jour.
Les yeux hagards parfois, souriant quelques fois,
Inquiets, mais résignés, nous garderons la foi...
Ne craignant plus la fin, feignant que l'on veut vivre,
Non nous n'aurons plus faim et ne serons plus ivres.
Nous en auront connus, des chemins, des détours,
De folles randonnées, au pays des amours !...
Les chagrins, les espoirs, les joies, les désespoirs,
Tous nos rires joyeux et nos pleurs dans le noir ...
Nous aurons tout vécu : le bonheur et les larmes
Et devrons accepter que le temps nous désarme...
Quand les cheveux blanchis, ne tenant plus debout,
Il nous faudra, pourtant, s’en aller jusqu'au bout,
Attendant, calmement, jusqu'à ce qu'on bascule
Au départ pour toujours, du dernier crépuscule.
Les portes de l’aurore alors s'ouvriront,
Oubliant les misères, quand nous nous rejoindrons,
De là-haut, par poignées lançant à nos enfants,
Cotillons d'étoiles à nos petits-enfants...
Aujourd'hui, Dieu merci, nous n'en sommes pas là !
Que pour des lendemains, nous serons toujours là...
En laissant le printemps, s’en aller dans les champs,
Pique-niquer au bout de notre garlaban.
Nos bouts de choux contents, joyeux et gambadant
Après les papillons, dans les fleurs, se cachant
Les paniers bien garnis et la nappe fleurie,
Parcourant les saisons. Non ce n’est pas fini !
Liliane...