***Zigzag***
"Stress" - Pastel de Jean Geevaert
Il est des jours, c'est bien vrai,
Où la vie vous semble moche.
C'est ce que j'appellerai,
Le zigzag de la caboche.
Et il n'y a rien à faire,
Vous pouvez tout essayer,
Cela ne peut au contraire,
Qu'un peu plus vous embrouiller.
Même si le soleil brille,
Que vous entendez chanter
Les oiseaux dans la charmille,
Inutile d'insister;
Vous êtes dans la grisaille,
Et ne pouvez en sortir.
Aujourd'hui, vaille que vaille
Sera jour de déplaisir.
Non, vous n'aurez pas la chance
De lutter avec bonheur
Contre cette dépendance,
Et votre mauvaise humeur.
Aux coups bas de la fortune
Il vous faut faire bon coeur,
Aujourd'hui mauvaise lune,
Mais demain sera meilleur.
Il est des jours, c'est bien vrai,
Où la vie vous semble moche.
C'est ce que j'appellerai,
Le zigzag de la caboche.
"Psy"- Oeuvre de Cécile Verhaever
http://perso.dromadaire.com/Muse Deesse/aa.html
Renée Jeanne Mignard
*La
cassure imaginaire*
"La candide" - Aquarelle de Renée Clerc
http://www.le-monde-de-renee.com
Non, je n’écrirai plus de poèmes d’amour,
J’ai dit sur toi et moi ce que j’en pouvais dire,
J’ai écrit de nous deux le meilleur et le pire,
Il est temps de fermer l’encrier sans retour.
Ma muse comme moi aimait ce bavardage,
Ces vers qui décrivaient notre si beau parcours.
Las ! Elle ne veut plus me prêter son concours,
Ne veut plus t’imposer pareil marivaudage.
Je t’ai porté aux nues, sans pudeur, sans réserve.
J’ai dit ce que ta vie représentait pour moi,
C’est la sincérité qui me dicte sa loi,
Car feindre je ne puis, que le sort m’en préserve.
Je sais depuis hier que tu m’es infidèle,
Que tu fais comme on dit une entorse au contrat.
Bien sûr tu me diras qu’elle ne compte pas,
Que tu n’aimes que moi, que tu te moques d’elle.
C’est ce que tu diras, ce soir, à la veillée,
Peut-être en souriant, en me prenant la main.
Je sais que tout pour moi sera changé demain,
Quand sortant de tes bras, je serai réveillée.
Nous serons de nouveau deux à tenter la chance,
Alors qu’il y a peu nous ne faisions plus qu’un.
Ce sera douloureux je pense, pour chacun.
Il nous faudra combler le vide de l’absence.
Il est trop tard, vois-tu, l’espoir n’est plus de mise.
Un baiser, le dernier, et je m’éloignerai.
Pourtant, tu le sais bien, je te pardonnerai.
Mais ne reviendrai plus, ma décision est prise.
Il est temps de fermer l’encrier sans retour,
Non, je n’écrirai plus de poèmes d’amour.
"Repli" - Graphisme de Marie-Claire
http://clairimage.ns5-wistee.fr/
Renée Jeanne Mignard
***La Marquise***
"La promenade"-Tapisserie de Dominique Bonavita
http://d.bonavita.creations.site.voila.fr
"Le roi a fait battre tambour"....
Que j'aime cette chanson là,
Que fit un galant troubadour,
Il y a quelque temps déjà.
C'est l'histoire d'une marquise
Qu'un roi vola à son amant.
Elle était en tout point exquise,
Vertu, pudeur et coeur aimant
"Marquis, dis-moi, la connais tu?"
Qui est donc cette jolie dame?
Et le marquis a répondu:
Mais, Sire, mon roi, c'est ma femme".
Afin de conquérir la belle,
Le roi éloigna l'importun.
Et notre marquise infidèle
Se résigna à son destin.
C'est alors que la souveraine,
Epouse du roi libertin
Conçut en son coeur de la haine,
Pour la marquise au joli teint.
D'un beau bouquet de fleurs de lise,
Elle fit cadeau un matin.
Marquise en sentit le parfum,
La senteur fit mourir Marquise.
"Lis Stargazer"-Photo de Dominique Bonavita
Renée Jeanne Mignard
***L'oiseau bleu***
"L'oiseau de verre"- Oeuvre de Cécile Verhaever
http://perso.dromadaire.com/Muse_Deesse/aa.html
Sous le soleil doré d'un jour éblouissant,
Par une matinée empreinte de douceur,
Sur la branche élevée d'un arbre renaissant,
Un petit oiseau bleu chantait de tout son coeur.
Il chantait sans raison, pour la joie d'être là,
La joie d'être vivant sous le beau soleil blond.
Et tout à son bonheur, il oubliait déjà
Que l'hiver cette année avait été bien long.
Rien ne venait troubler l'aubade printanière,
On eût dit que le temps jouait à s'arrêter.
Et le bel emplumé, sur l'arbre centenaire,
Pas même un seul moment ne cessait de chanter.
Soudain des cris d'enfants vrillèrent les échos,
Et sur l'herbe du bois il en vint tout un groupe,
Riant, se chamaillant et faisant mille sauts,
Pour la plus grande joie de la petite troupe.
Notre petit ami, sans doute un peu surpris
Interrompit son chant pendant un court instant.
Puis vite rassuré, de plus belle il reprit
Son charmant gazouillis encor plus fort qu'avant.
C'est alors qu'un bambin, levant un peu les yeux
Vit le petit chanteur en haut de son perchoir.
D'un coup de lance-pierres il tua l'oiseau bleu
Qui tout ensanglanté sur l'herbe s'en vint choir
Puis l'enfant sans penser à ce qu'il avait fait
Rejoignit ses amis pour prolonger la ronde.
A quelques pas de là celui qui regardait
Ressentit en son coeur tout le chagrin du monde.
Il prit le petit corps inerte dans sa main,
Et sans faire de bruit, presque comme un voleur,
Il alla faire un trou au fond de son jardin,
Et déposa l'oiseau à côté d'une fleur.
Puis il rentra chez lui pour attendre l'enfant.
Il y a un instant, par ce matin douceur,
Sur la branche élevée d'un arbre renaissant,
Un petit oiseau bleu chantait de tout son coeur.
Photo de Marie-Claire
http://clairimage.ns5-wistee.fr/
Renée Jeanne Mignard
***Nostalgie***
"Fête foraine"-Huile de Hildegarde Carle
http://sites.rapidus.net/hildeg/
Où sont les joyeux cortèges
Des kermesses d'autrefois?
Où sont passés les manèges,
Où sont les chevaux de bois?
Montait haut la balançoire,
Que de plaisirs à venir.
J'en garde dans ma mémoire
Le plus vivant souvenir
Scénic railway, autogire,
Grande roue et toboggan,
Un seul tour et tout chavire,
On n'est plus très très fringant.
Pommes d'amour rondes, lisses,
Cacahuètes, berlingots,
Petits cochons pain d'épices,
Votre prénom sur le dos
Barbe à papa cristalline,
Sucre d'orge rose ou vert,
Et l'odeur de la praline,
Qui partout flottait dans l'air
Sur la place du village,
Quand les forains arrivaient,
Tous les enfants de mon âge,
Le coeur battant attendaient
Finis les joyeux cortèges
Des kermesses d'autrefois,
S'en sont allés les manèges,
Dorment les chevaux de bois.
"Que la fête commence"-Huile de Rose Levesque
http://www.rose-levesque.com
Renée Jeanne Mignard
***Ailleurs***
"Ma rivière l'Indre"
Photo de Pierre Coutreau
Viens plus près, mon amour, j'aimerais de ma main
Modeler doucement les traits de ton visage,
Pour mieux m'en souvenir quand tu seras au loin,
Que tu voudras sans moi changer de paysage.
Nous marchions le long de la berge, ce matin,
L'herbe buvait encor les larmes d'un orage,
Une vapeur coiffait le toit du vieux moulin,
Nous suivions sans témoin le chemin de halage.
Je ne pouvais penser qu'à ce triste demain
Qui te verrait partir pour un nouveau voyage.
Sans raisons d'espérer un meilleur lendemain,
Privée de ton amour, je n'ai plus de courage.
J'ai plié tes effets avec le plus grand soin.
Il faudra peu de temps pour faire ton bagage.
J'ai mis sur ton mouchoir un peu d'eau de jasmin.
Tu aimes son parfum qui fleurit mon corsage.
L'heure est venue déjà, et je serre le poing,
Pour ne pas te montrer mon chagrin davantage.
La porte s'est fermée, je pleure dans mon coin,
Sur tout ce temps perdu, qui ne rend pas plus sage.
Dis, quand reviendras-tu, mon amant clandestin,
Qui m'offrait chaque jour le bonheur en partage.
Dis, quand reviendras-tu pour changer mon destin.
Je me souviens si bien des traits de ton visage.
"La dame en blanc"- Oeuvre de Cécile Verhaever
http://perso.dromadaire.com/Muse_Deesse/aa.html
Renée Jeanne Mignard
***Les méchants***
Il est de certaines personnes
Qui ne peuvent faire le bien.
Même si souvent tu t'étonnes,
Les gourmander ne sert de rien
Il n'y a que fiel et bassesse
Dans leur pauvre coeur rabougri.
Ils n'ont pas la moindre tendresse,
Le moindre penchant pour autrui.
Ils n'ont jamais eu le sourire,
Le moindre geste de la main.
Ils aiment clabauder, médire,
Sur la famille, le voisin.
Ce qui dans la vie les motive,
C'est faire le mal pour le mal,
Heureux quand parfois il arrive,
Que Satan conduise le bal.
Ils ne supportent pas l'outrage
De voir le bonheur autour d'eux,
Et quand un couple fait naufrage,
Ils en rendent grâces aux cieux
Comme toute femme sensible,
J'ai mal pour celui qu'on me fait.
Je souffre au-delà du possible.
Pourtant, je ne le rends jamais
Il est de méchantes personnes,
Qui n'ont pas d'amour dans leurs mains.
Tristes, tristes sont leurs automnes.
Je ne blâme pas, je les plains.
"Rive à rêve"- Aquarelle de Kathy Ferré
http://kathy.blog4ever.com/blogindex-16057.html
Renée Jeanne Mignard
***Haïkus de l'été***
"Champ de coquelicots"-Huile de Guy Duhamel
http://marchand-de-couleur.skyrock.com/
aujourd'hui le ciel
s'habille de coton gris
les nuages pleurent
au lever du jour
la fontaine au bois bavarde
avec la mésange
le vent turbulent
éparpille le pollen
danger allergie
sur l'herbe du pré
un merle va regrettant
le temps des cerises
la rivière sage
se vêt au fil du courant
de paillettes d'or.
le coquelicot
effeuille la marguerite
dans le champ de blé
épis au soleil
berçés tout doux par le vent
belle houle blonde
poires à foison
mais il est bon d'en garder
une pour la soif
mais déjà le chêne
voit ses feuilles le quitter
à bientôt l'automne
"Temps des moissons"-Huile de Guy Duhamel
http://marchand-de-couleur.skyrock.com/
Renée Jeanne Mignard
Pastiche d'après le poème d'Arthur Rimbaud
"Le dormeur du Val"
Sonnet du marcheur estival
"L'enfant et les pommes" Aquarelle de Béatrice Moens
http://www.jardindebea.be
Je marchais ce matin le long de la rivière,
Quand j'ai croisé l'enfant, sans souliers, en haillons.
Il marchait droit devant, de son allure fière.
Le soleil le nimbait de ses pâles rayons.
Il ne s'en souciait, il marchait tête nue,
Répondait à l'appel aigu d'un oiseau bleu.
Petit d'homme perdu, si frêle sous la nue.
Et je me demandais, où va-t-il quand il pleut.
Poursuivant son chemin, il souriait tout comme
Sourirait un petit, semblable à lui en somme.
Pourquoi donc tout à coup mon coeur eut-il si froid
Du parfum de l'humus, il emplit sa narine,
Et là, dans le soleil, en gonflant sa poitrine,
Il passa devant moi, et disparut, tout droit.
"Rivière"- Aquarelle de Clairelyse
http://au-bout-de-la-plume.forumactif.com/
Renée Jeanne Mignard
***Anticipation***
"La rêveuse"-Aquarelle de Béatrice Moens
http://www.jardindebea.be
Chante, chante, mon cœur, à l’aurore naissante,
Qui voit s’épanouir la fleur de mes amours.
Bien loin de se tarir, la sève renaissante
Met de nouveaux bourgeons à l’arbre de nos
jours.
L’horizon ce matin prend des teintes sauvages.
Dans la campagne bleue ne s’entend nul écho.
Dans le ciel embrasé, quelques pâles nuages
S’effilochent au loin en faisant le gros dos.
Les volets sont ouverts dans le petit jour d’ambre.
Nous reposons au lit tous deux, main dans la main.
Le parfum des lilas embaume notre chambre.
Il me faudra penser à les cueillir demain.
Entends-tu sur le toit gémir la tourterelle ?
Ils étaient deux hier, comme nous cette nuit.
L’a-t-il abandonnée pour plus aimable qu’elle ?
C’est ce que tu feras lorsque viendra l’ennui.
Ne dis rien, mon amour, je sais à quoi m’attendre.
Sans doute vivons-nous notre dernier matin.
J’ai connu près de toi le bonheur le plus tendre,
Mais n’ai pas le pouvoir de forcer le destin.
Qu’importent le printemps, l’été, la mort des roses.
J’ai ton cœur près du mien, plus aimant que jamais.
Pourtant, je sais aussi comment iront les choses.
Je pleurerai bientôt le temps où tu m’aimais.
Viens, serre-moi plus fort à l’aurore naissante.
Laissons s’épanouir la fleur de nos amours.
Dans l’écrin de tes bras, la sève renaissante
Met de nouveaux bourgeons à l’arbre de nos jours.
"Jardin d'iris"-Aquarelle de Jean-Claude Chaillou
http://aquarelle.chaillou.free.fr/
( L'un des 50 maîtres européens de l'aquarelle)
Tel: 01-34-78-20-16
Renée Jeanne Mignard
"Coucher de soleil"- Acrylique de François Veillon
http://visuel.free.fr/textes/FVeillon.htm
"Banc de brume"-Aquarelle de Renée Clerc
http://www.le-monde-de-renee.com
Toute
ma gratitude à mes amies et amis peintres et photographes pour leur permission d'illustrer mes poèmes avec leurs oeuvres. A
toutes et à tous, un chaleureux Merci.
Renée Jeanne
|