*** CORDE
SENSIBLE ***
*** L'automne du
bouleau ***
Fin d'été - Création de Béatrice Moens
http://www.jardindebea.be/
Novembre est revenu pour
attrister l'automne, Les feuilles du bouleau jonchent le sol
mouillé, Bel arbre dénudé que la vie abandonne La pluie et le vent
fou hier t'ont dépouillé,
Tends tes bas défeuillés
vers les nues en colère, Comme pour implorer la clémence des cieux.
Mais c'est en vain, hélas, et tu auras beau faire, Tu subiras les coups
du temps capricieux.
Au printemps, renaissant,
tu te savais utile, Alors que tu offrais ta parure au soleil,
Les petits des oiseaux te demandaient asile, Leur concert matinal
égayait ton réveil.
Puis s'en venait l'été,
sa brûlante caresse, Enveloppait ton corps dès le petit matin. Quand
je te regardais, une grande allégresse Me chatouillait le coeur,
m'envahissait soudain.
Tu te dressais, si droit,
tout nimbé de lumière, Tu me paraissais fier ; et magique à la
fois, Hôte de mon jardin, présence familière, Prince de la forêt,
ornement du sous-bois.
Bientôt viendra l'hiver,
et son triste cortège De brumes, de frimas, de froidure et de gel.
Étincelant encor sous les cristaux de neige, Tu seras pour nos yeux un
tableau de Noël
La pluie - Oeuvre d'Elyse
http://murmures.forumactif.org/
*** Les Gentils
***
Maison ardéchoise - Toile d'Isabelle Chevalier
http://huiles-couleurs-creations.over-blog.com
Le tourbillon des jours,
il est irrésistible, Nul ne peut échapper à la fuite du temps. Mais
certaines, certains, dans sa course invincible, Ont gardé dans leur
coeur un éternel printemps.
Ils ne regrettent pas les
jours de leur jeunesse, Et même si les ans se sont accumulés, Ils
ont appris l'amour, l'amitié, la sagesse, Ont versé bien des pleurs,
mais se sont consolés.
Ils cédèrent parfois à la
mélancolie, Cheminèrent souvent en pensant à autrui, Ils comprirent
très tôt qu'était belle la vie, Ils le savaient hier, le savent
aujourd'hui.
Aux peines, aux chagrins,
ils ont toujours fait face, Dans le silence sur ce qui brise leur
coeur Ils ne souhaitent pas qu'on se mette à leur place, Espérant
que demain renaîtra le bonheur.
Ces êtres sont discrets,
de bonne compagnie, Evitent de railler, de moquer, d'agresser, Leur
regard bienveillant est toute sympathie Pour ceux que le destin veut
sans cesse blesser.
Bienheureux est celui qui
peut en conscience S'éveiller dans l'espoir de vivre un jour
meilleur. Que tes hivers soient doux, toi qui dans
l'existence, Berces à tout jamais le printemps de ton
coeur.
Oiseau et papillon-Aquarelle d'Irène
Gendron
http://www.cirda.com/
*** Le Bonheur de
Créer ***
Marine Tapisserie de Renée
Jeeanne
J'écris
depuis longtemps, et parfois je m'étonne D'aisément composer des
poèmes nouveaux. Quand je dis aisément, qu'Érato me pardonne, Ce
n'est pas toujours vrai, ce n'est pas sans défauts.
J'ai rimé,
je le crois, sur presque tous les thèmes, En privilégiant l'amour, cela
s'entend. Mais je n'ai pas non plus négligé les problèmes Que nous
vaut notre époque, aride, tant et tant.
J'ai brodé ,
coeur joyeux, les saisons de la vie. En célébrant printemps, étés,
automnes, hivers, Regrettant que demain, notre terre appauvrie, Ne
perde à tout jamais sa place en l'univers.
J'ai chanté
les matins, l'éveil de la nature, L'embrasement du ciel à l'horizon
vermeil, La rose, son parfum, la rivière si pure, Le bonheur d'être
deux au lever du soleil.
J'ai pleuré
bien souvent pour des causes perdues, Pour celui qui n'a plus foi dans
son avenir, J'ai caché en riant des larmes retenues, Quand passait
dans mon coeur un rêve, un souvenir.
J'écris
depuis longtemps, et tout encor m'inspire, Je transcende l'amour, et le
chant de l'oiseau. Ne manquerai jamais, et ce pour un empire, Le
bonheur de rimer un poème nouveau
Mystère
- Sculpture de Danielle Lesselle
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*** Galanterie ***
Des fleurs - Création de Renée Clerc http://www.le-monde-de-renee.com/
L'amour était galant à
l'époque lointaine Où l'on portait perruque, et robe de satin. Un
poète chantait pour une châtelaine, Célébrant sa beauté, sa grâce et
son teint.
Amoureux éperdu, il
composait pour elle Les plus doux des sonnets, les plus tendres
rondeaux, Rêvant de sa conquête, il offrait à la belle Des poèmes
troublants, des airs toujours nouveaux.
La femme en ce temps là
n'était pas très farouche, S'offusquait rarement d'un propos
libertin, Et lorsqu'elle posait sur son sein une mouche, C'était
comme une invite à forcer le destin.
Il s'agissait parfois
d'une jeune épousée, Qu'un barbon de mari délaissait quelque peu. Un
regard appuyé, une caresse osée, La mignonne aussitôt se prêtait à ce
jeu.
Le coeur des soupirants
battait pour Célimène, Frivole, très prodigue en infidélités,
Coquette sans aveu, se moquant de la peine Qu'elle infligeait à ceux
qu'elle avait envoûtés.
Ne sommes pas en reste,
et nous avons les nôtres, Amantes d'une nuit, rien que pour le
plaisir. A quoi bon le nier, jouer les bons apôtres, L'homme fera
toujours au gré de son désir
Est-il encor besoin,
dites-moi, de poursuivre, Rien n'a vraiment changé depuis la nuit des
temps. Ange ou démon, l'amour est la raison de vivre, Aucun sujet
jamais n'a fait écrire autant.
Courbettes - Sculpture de Danielle Lesselle http://lapoteriededanielle.e-monsite.com/
*** La Hargne ***
Le gros be -Photo de
Pierre Coutreau
http://pierre.coutreau.free.fr
Je sais des gens
grincheux, coléreux, irascibles, Qui pour un petit rien deviennent
enragés. Les pauvres innocents qu'ils prennent comme cibles,
Refusent le combat, vite découragés.
Nul n'a grâce à leurs
yeux, ils n'épargnent personne, Prisonniers de leurs nerfs, qu'ils ont
à fleur de peau, Ils sont toujours bourrus, et quand leur voix
résonne, Elle est dure, sévère, au moins deux tons trop
haut.
D'un banal incident, ils
font une montagne, Tout de suite excités, ils sortent de leurs
gonds. S'emportant tout de go, ils battent la campagne, A grand
renfort de cris, et de force jurons.
Je vous plains de tout
coeur, esclave de la rogne, Vous êtes odieux, et très mal supporté,
Vous n'en faites pas cas, tout à votre besogne, De convive fâcheux, de
râleur patenté.
Ainsi, jour après jour,
vous passerez la vie, Sans voir le bon côté de ce qui vous
atteint Jamais de votre sort vous ne ferez envie, Ce n'est pas
important, vous vous en moquez bien.
Rien jamais ne pourra
vous purger de la hargne, Vous la revendiquez, partout la promenez.
Mais j'en ai dit assez, permettez que j'épargne, Celui qui voit moins
loin que le bout de son nez.
Fébrilité - Création de Renée Clerc
http://www.le-monde-de-renee.com/
*** Haïkus
d'hiver ***
Janvier - Huile de Rose Levesque
http://www.rose-levesque.com/
l'eau de la rivière
est amoureuse du vent qui lui fait la bise
frimas de décembre le
pinson ne chante plus il a froid au bec
fais une flambée on va
griller des marrons dans la poêle à trous
le ruisseau gelé va
servir de patinoire au canard du coin
aux branches du houx
le gel a mis un collier de perles de pluie.
bonhomme de neige a
les pieds dans la gadoue et la goutte au nez
rose de noël pétales
de porcelaine sur napperon blanc
le sapin est triste il
s'est fait enguirlander et il a les boules
messe de minuit le
clocher tinte la joie à toute volée
plus long est le jour
plus éloquent le pinson bientôt le printemps
Forêt en hiver- Huile de Rose Levesque www.rose-levesque.com
*** Objectivité ***
L'éclat - Peinture de Claire Lys
http://murmures.forumactif.org/
Il faut savoir rester
jeune malgré son âge, Ne compter que vingt ans dans l'âme et dans
l'esprit. Chaque matin qui vient faire un nouveau voyage, Au pays de
l'amour, où la rose fleurit.
Le pays de l'amour, il
est fait de nos rêves, De nos illusions, de l'espoir d'heureux
jours, Des serments murmurés, des minutes trop brèves, A partager
l'émoi des jamais, des toujours.
Il arrive parfois que ce
troublant délire Soit pour les amoureux vécu différemment, L'un se
grise de mots, l'autre aime sans rien dire, Question de caractère, et
de comportement.
Il est bien des façons
d'aimer dans l'existence, En partageant la joie, en offrant une
fleur, En luttant chaque jour contre l'indifférence, En faisant don
de soi à la quête du coeur.
Etre aimé, c'est le
voeu de tous sur cette terre, La route de la vie est plus
plaisante à deux, Mais il est des amants livrant la tendre
guerre, Sans voir les pleurs brouillant le miroir de leurs
yeux.
S'il faut parler de moi,
c'est aimer qui m'importe, Il est dit qu'il vaut mieux donner que
recevoir, Je ne puis maîtriser la fièvre qui m'emporte Vers le bel
horizon de mes rêves d'espoir.
Rester jeune malgré son
âge N'avoir que 20 ans chaque jour Sans regret, faire le voyage
Au divin pays de l'amour...
La colombe - Aquarelle d'Irène Gendron
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*** Le Nanti
***
Le châlet - Toile d'irène Gendron
http://www.cirda.com/
Il a le verbe haut, la
démarche assurée Que donnent le confort et l'esprit en repos. Il n'a
qu'un objectif, une seule pensée, Préserver ce qu'il a, et agir à
propos. Ne fait pas de complexe, il n'a pas d'état d'âme, Seul
comptent son bien-être, et son bon appétit, Dort d'un profond sommeil,
et jamais rien n'entâme, Sa soif de posséder, qu'il sait mettre à
profit.
Il a le sentiment d'être
d'une autre argile Que les petites gens, qu'il toise avec mépris,
N'a pas un seul regard pour la main immobile Que le pauvre lui tend,
tout honteux et contrit. Il passe deux fois l'an des vacances de
rêve, Avec des invités triés sur le volet, Saint-Tropez au mois
d'août, février à Megève, Provence la maison, Savoie le
châlet.
A son club de tennis
échange quelques balles Avec des gens connus, solvables comme lui,
Se retrouvent entre -eux pour parler des scandales De la politique, de
la finance aussi Il a bien entendu son domaine de chasse, Pour tuer
la perdrix, le cerf ou le lapin. Il est juste, après tout, que la bête
trépasse, Pour que la nature, dit-il, s'en trouve bien.
Objets d'art et tableaux
décorent sa demeure, Il n'en est pas peu fier, on le serait à
moins. Et pourtant, cher Monsieur, quand sonnera votre heure, Vous
partirez tout nu, c'est le lot de chacun. En attendant, vivez du mieux
qu'il est possible, Nul ne peut augurer de quoi sera demain.
Remerciez le ciel, et montrez-vous sensible, A cette chance qui mène
votre destin.
Sous les palmiers-Acrylique de Pierre Coutreau
http://pierre.coutreau.free.fr/
*** La Jubilation
***
Sérénité - Huile d'isabelle Chevalier
http://huiles-couleurs-creations.over-blog.com/
La jubilation ? Il
n'est pas de bien-être Comparable celui que l'humour peut causer.
Toutes voiles dehors, il faut le reconnaître C'est un sentiment vrai,
dont il faut abuser.
Jubiler ? Faire un sort à
chaque mot cocasse, Succomber au plaisir du moindre calembour,
Éprouver de la joie, une gaîté tenace Pour toute drôlerie, agrémentant
le jour.
Parfois il en faut peu
pour que cette allégresse Qui vous fait tant de bien vous gagne tout à
coup. Vous vous laissez porter par cette douce ivresse, Et vous vous
envolez, coeur léger, loin de tout.
Cette réaction dépend du
caractère, D'aucuns apprécieront de tout autre façon, Tristes comme
la pluie, le visage sévère, Ils diront détester ce que vous trouvez
bon.
Pour ma part, j'aime bien
partager la liesse, Je ne manque jamais la moindre occasion De rire,
d'exulter, de croire à la promesse D'un lendemain joyeux, sur l'air
d'une chanson.
Un grand merci à vous,
muscles zygomatiques, Risorius, sensible à toute émotion, C'est à
vous que l'on doit sourires et mimiques, C'est grâce à vous qu'elle
est, la jubilation.
comMasque - Poterie de
Danielle Lesselle
http://lapoteriededanielle.e-monsite./
*** Les Chansons
d'Amour ***
Bouquet Création de Hélène Simard
J'ai toujours écouté les
romances d'amour Sans témoins, les yeux clos, et le coeur
euphorique. Les mots tendres et doux, l'envol de la musique,
M'emportent loin de tout, vers un heureux séjour.
Cela doit vous sembler
plutôt un peu vieux jeu A l'époque du rap et de sa frénésie, De
préférer une plaisante mélodie, Des chansons à rêver, le soir, au coin
du feu.
Elles disent qu'il est
merveilleux de pouvoir Dispenser le bonheur à l'être que l'on aime,
De ne penser qu'à lui, dans le don de soi-même, Corps et âme, être à
lui, selon son bon vouloir.
Elles parlent d'un monde
où s'invite le rêve, De baisers dérobés sous le ciel du printemps,
De rendez-vous secrets au calme d'une grève, De serments jurés dont on
se souvient longtemps.
Elles sont le secours des
âmes en détresse, La bible de Gavroche, et de Mimi Pinson, Les rimes
de l'amour c'est comme une caresse, Et pourtant, après tout, ce n'est
qu'une chanson.
Oui, c'est vrai,
mais elle est troublante, elle s'adresse Aux meilleurs sentiments
que l'homme a dans le coeur. Criant la passion, exaltant le bonheur,
C'est un hymne vibrant, un hymne à la tendresse.
On ne peut écouter la
romance d'amour
Sans
éprouver dans l'âme une émotion forte, Sans être conscient de tout ce
qu'elle apporte A l'homme sans espoir, qui doute chaque jour
Amour - Sculpture de Danielle
Lessalle
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d’amende. (Code de la propriété intellectuelle)Loi du 11mars
1957
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