"Coucher de soleil"
Huile de Pierre Coutreau
http://www.coutreau.net
*Merci*
Photographie de
notre amie
Renée Jeanne Mignard
Qu’il est plaisant ce mot, simple, facile à dire,
Quand on veut rendre grâce à qui donne de soi.
Ce mot dit de tout cœur, avec un grand sourire,
Qui fait briller les yeux d’allégresse et d’émoi.
Quel plus doux sentiment que cette gratitude
Qu’il ne faut point bouder, mais montrer au grand jour.
Aujourd’hui c’est dommage, on en perd l’habitude.
On ne remercie plus, on ne dit plus bonjour.
Quand j’entre quelque part, pleine de bienveillance,
Je salue gentiment ceux qui se trouvent là.
Je reçois des regards dénués d’indulgence.
Et cela va de soi, on ne me répond pas.
Il n’y a là pourtant que simple politesse
Qu’on apprenait jadis en classe, le matin.
Mais où sont les valeurs du temps de ma jeunesse ?
Où sont l’aménité, le respect du voisin.
Tout cela n’a plus cours, hélas, à notre époque.
De se montrer courtois personne n’a souci.
Alors ma foi, tant pis pour celui qui se moque.
Puisque vous m’avez lue, moi je vous dis Merci.
Masque en céramique de
Danielle Leselle
http://perso.orange.fr/poteriededanielle
Renée Jeanne Mignard
*Miracle*
"Premiers crocus" Photo de Francesc B fotografies
http://batetlavernia.aminus3.com/portfolio/
Il était né dans le béton
Dans une rue pour le piéton.
Difficile à croire.
Mais c'est une aventure
Que même Dame Nature
N'aurait pu concevoir.
Dans une rue piétonne...
Vous me la baillez bonne...
Mais si, je vous assure,
Je l'ai vu de mes yeux.
C'était miraculeux.
Un petit crocus qui fleurissait
Au beau milieu du trottoir.
Nul ne le voyait,
C'était tellement impensable.
Personne n'y croyait
C'était tellement invraisemblable.
D'ailleurs, quand je l'ai dit,
Personne ne l'a cru.
Et pourtant, mes amis,
C'est vrai....Je l'ai vu!
"Crocus" Photo de Jean-Paul Brobeck
http://www.unmiroirpour3visages.com/
Renée Jeanne Mignard
*Le petit coq*
"Le coq" Dessin de Renée Clerc
http://www.le-monde-de-renee.com
L’était un petit coq, dans une basse-cour,
Qui claironnait gaîment dès le lever du jour.
Dressé sur ses ergots, la crête vers le ciel,
Il lançait aux échos son vigoureux appel.
Tous ses cocoricos excédaient le voisin,
Qui vouait aux enfers le réveille-matin,
Pestant jour après jour contre le volatile,
Dont le talent vocal lui échauffait la bile.
Il alla donc se plaindre à la gendarmerie,
Puis il en fit de même auprès de la mairie,
Demandant qu’on châtie le vil propriétaire,
Et que le malfaisant, vite l’on fasse taire.
Mais le rendre muet n’est pas chose commode.
Il n'y a pour cela ni règle, ni méthode.
Aussi, chaque matin, le bruyant coquelet,
Pas complexé du tout, de zèle redoublait.
Alors un petit garçon eut enfin une idée.
Il partit en forêt tout seul, à la rosée,
Sous le ciel bleu lavé d’une journée d’automne,
Avec une cassette et un magnétophone.
Puis il enregistra, dès le petit lever,
Les plus beaux chants d’oiseaux que l’on puisse rêver.
Le lendemain matin, à la pointe du jour,
La cassette il joua près de la basse-cour.
Ce furent triolets, gazouillis, roucoulades,
Trilles, pizzicati, vocalises, roulades.
Chantecler, alerté par ce troublant écho
Entreprit sur le champ son piètre bel canto.
Mais il dut malgré lui bien vite constater
Qu’avec ces ténors là il ne pouvait lutter,
Car plus il essayait d’égaler leurs prouesses,
Plus il réalisait ses propres maladresses.
Il lança un dernier petit couac à bailler,
Puis courut se cacher au fond du poulailler,
La tête vers le sol, portant très bas la crête,
Devant l’hilarité de Madame poulette.
Et notre petit coq, dépité et confus
Jura que désormais, il ne chanterait plus.
"La crête" Pastel de Jean Geevaert
Renée Jeanne Mignard
*Épisodes (Tanka)*
"Les voiliers" Aquarelle de Béatrice Moens
http://www.jardindebea.be
Cultive l'amour
pour enjoliver ton coeur,
cet homme qui vient,
ne le laisse pas passer,
il fait partie de ta vie.
Vois ce sans-logis
Allongé sur le trottoir.
donne-lui la main,
ton sourire lui dira
qu'il est encore quelqu'un.
Miroir de tes yeux
qui reflète mon visage.
dedans je me noie
et dans l'écrin de tes bras
tu me berces doucement.
Dans le lit bateau
les rêves sont au long cours
de sable doré
les goélands sur le pont
guettent les poissons volants.
Feuilles dans le vent
qui chutez sur le gazon
douce sépulture
par l'automne condamnée
la rose meurt avec vous.
"Feuilles dans le vent" Aquarelle de Béatrice Moens
http://www.jardindebea.be
Renée Jeanne Mignard
* Rions *
"La joie" Dessin de Renée Clerc
http://www.le-monde-de-renee.com
Le rire à ce qu'on dit est le propre de l'homme,
Car lui seul peut ainsi exprimer sa gaieté.
Un gag, une grimace, il en fait peu en somme
Pour créer ces instants de franche hilarité.
Mais nul ne réagit de la même manière
Que son père, son frère ou le fils du voisin.
Il est mille façons de rire sa chimère.
Il n'est qu'une façon de rire pour chacun.
Charmant rire effronté de la jeune nymphette.
Celui bien plus discret de l'enfant de Marie.
Joli rire perlé de la grande coquette,
Petit rire nerveux de celle qu'on marie.
Rire du bon vivant, homérique, sonore.
Ricanement amer de l'amant éconduit.
Rire épais du fêtard que l'on entend encore
Quand se sont déchirés les voiles de la nuit.
Rire sain du public pour une pièce drôle.
Fou rire de l'acteur, réplique bafouillée.
Trilles, pizzicati, ainsi le veut le rôle
De la diva qui rit à gorge déployée.
Ah! Je ris de me voir si belle en ce miroir.....
Il n'est rien de meilleur que d'éclater de rire.
Foin de rire sous cape ou derrière la main.
Et comme Rutebeuf en son temps l'eût pu dire:
"Se voir mourir de rire, ah! quelle belle fin!"
"La vie en rose" Acrylique de Rose Levesque
http;//www.rose-levesque.com
Renée Jeanne Mignard
*Sonnet à Marcel Pagnol*
"Paysage d'automne" aquarelle de Kathy Ferré
http://kathy.blog4ever.com/blogindex-16057.html
Merci, Monsieur Pagnol, chantre de la Provence,
Qui nous avez conté ses matins radieux,
L’émail bleu de son ciel, ses chemins rocailleux,
Dans les yeux d’un enfant, à l’âge d’innocence.
De vos jeunes années, la douce souvenance
Nous a fait partager vos rêves merveilleux.
Berce dans notre cœur ces instants précieux,
Dont il s’est abreuvé, ainsi qu’eau de Jouvence.
Quand votre cher papa chasse la bartavelle,
S'en revient glorieux de son échappée belle,
Vous êtes tous les deux bien plus fiers qu’Artaban.
Et quand avec Lili, lors de vos escapades,
Vous ramassez le thym au pied du Garlaban,
Nous marchons dans vos pas au gré de vos balades.
Peinture sur tuiles provençales
Créations de Dominique Bonavita
http://d.bonavita.creations.site.voila.fr/
Renée Jeanne Mignard
* Les jouets (Haîkus) *
"Le carrousel" Photo de Clairimages
http://clairimage.ns5-wistee.fr/
Le train électrique
n'a pas respecté le stop
il a déraillé.
Le soldat de plomb
manie son sabre doré
Militairement.
le ballon de foot
n'a qu'un but se reposer
dans son pied-à-terre.
Le cheval de bois
rêve qu'il tourne sans fin
sur un beau manège.
Le tambour est fou
fou d'une poupée de son
qu'il a dans la peau.
Le polichinelle
s'est acheté une auto
pour rouler sa bosse.
La poupée de son
a pleuré elle voudrait
être en porcelaine.
Le chien en peluche
réveille de ses abois
l'enfant qui dormait.
"Terre d'avenir" Huile d'Hildegarde Carle
http://sites.rapidus.net/hildeg/
Renée Jeanne Mignard
*Pantoum à l’amoureuse*
"Coeur de Marie" Photo de Richard Philip
http://richardphilip.com
Elle est gaie ce matin, la douce jouvencelle.
C’est l’été, il fait chaud, son cœur est amoureux.
Elle offre sa beauté au soleil généreux,
Mollement allongée dans une balancelle.
C’est l’été, il fait chaud, son cœur est amoureux.
Elle sourit au bleu du ciel qui étincelle,
Mollement allongée dans une balancelle,
Auprès de la fontaine, aux pleurs mélodieux
Elle sourit au bleu du ciel qui étincelle,
Suit d’un envol d’oiseaux les élans gracieux,
Auprès de la fontaine aux pleurs mélodieux,
Elle est toute à sa joie d’être adorée, si belle.
Suit d’un envol d’oiseaux les élans gracieux.
Dans son cœur plein d’amour chante une ritournelle.
Elle est tout à sa joie d’être adorée , si belle.
Demain le oui joli les unira tous deux.
Dans son cœur plein d’amour chante une ritournelle.
Le bonheur d’être à lui fait pétiller ses yeux.
Demain le oui joli les unira tous deux.
Elle est gaie ce matin, la douce jouvencelle.
"La colombe" Oeuvre d'Angelina Lavernia
http://francois.batet.free.fr/
Renée Jeanne Mignard
*Triolets*
Les
bosquets de mon jardin
Photo de Renée Jeanne Mignard
*Qu’il m’émeuve*
Le jardin a refait peau neuve
Pour la venue du mois de mai
Plus agréable que jamais,
Le jardin a refait peau neuve.
L’averse d’avril qui l’abreuve
L’a repeint ce matin de frais.
Le jardin a refait peau neuve,
Pour la venue du mois de mai.
*Rond d’eau*
Je ne suis qu’une goutte d’eau
Née de l’avant-dernière pluie.
Mon sort ne saurait faire envie.
Je ne suis qu’une goutte d’eau.
Au bec avide d’un oiseau
S’achèvera ma courte vie.
Je ne suis qu’une goutte d’eau
Née de l’avant-dernière pluie.
*Peinture*
Des merveilles de la nature,
Mon cœur s’extasie chaque jour.
J’emplis mes yeux avec amour
Des merveilles de la nature.
Le printemps a mis sa vêture,
A fleuri les bois alentour.
Des merveilles de la nature,
Mon cœur s’extasie chaque jour.
La
beauté de l'Indre
Photo de Renée Jeanne Mignard
Renée Jeanne Mignard
*La poétesse et l'écrivain*
"Rubans bleus" Peinture de Cécile Verhaever
http://perso.dromadaire.com/Muse_Deesse/aa.html
Il était une fois une humble poétesse
Qui avait de l'amour pour un grand écrivain.
Et bien qu'elle essayait de l'oublier sans cesse,
Contre ce sentiment, elle luttait en vain.
Pour elle il n'éprouvait qu'une vague tendresse.
Il le lui avait dit, elle le savait bien.
Il avait résolu d'en faire sa maîtresse,
Pour se passer le temps, pour s'amuser un brin.
Dans un élan joyeux, une troublante ivresse,
Sans hésitation, et sans chercher plus loin,
Elle lui avait fait le don de sa jeunesse.
Elle vivait pour lui, dans l'ombre, sans témoin.
Il se moquait des vers qui criaient sa détresse,
Les sanglots de son coeur, sa peur du lendemain.
Il se gaussait de tout, riait de sa tristesse,
Et refusait parfois de lui tendre la main.
Or il advint qu'un jour, la verve enchanteresse
De l'auteur réputé se tarisse soudain.
Le lecteur se fit rare, et les ventes en baisse
Du prestige du maître annonçaient le déclin
Il sombra dans l'oubli, et la gloire traîtresse,
Ingrate, versatile ainsi qu'une catin
Tendit enfin les bras à notre poétesse,
Qui vit grandir son nom, et changer son destin.
L'écrivain dépité fit preuve de souplesse,
Accepta la leçon qu'il apprit point par point.
Elle garde toujours une grande tendresse
A celui qui disait, toi tu n'y entends rien.
Sachons envers autrui agir avec noblesse.
Ce plus humble que toi, ne le méprise point.
Trop d'orgueil de soi-même engendre la faiblesse.
Tel grand homme aujourd'hui, sera petit demain.
"Coin de lecture" Laminé de Rose Levesque
http://www.rose-levesque.com
Renée Jeanne Mignard
D'autres Oeuvres de Peinture et de Photos
"Couleurs du Sud" Acrylique de Guy Duhamel
http://marchand-de-couleur.skyrock.com/
Barrage de Bazergue (Allier) Photo de Pierre Coutreau
http://www.coutreau.net
Un grand merci et ma gratitude aux artistes amis(es) qui me permettent d'illustrer mes poèmes avec leurs superbes oeuvres.
Merci...Renée Jeanne
"Dévotion", la musique qui
accompagne cette page est de Michel Pépé.
http://www.michelpepe.com