*Grisaille*
"Dentelle" Oeuvre de Cécile Verhaever...
http://perso.dromadaire.com/Muse_Deesse/aa.html
Le brouillard aujourd'hui ne se lèvera pas.
La route s'est perdue quelque part, à vingt pas.
Paysage estompé, plus rien à l'horizon,
On ne distingue plus les toits de Montbazon.
Le ciel est là, tout près, à portée de la main.
Et Dame Météo ne prévoit pour demain
Qu'un temps maussade et gris pareil à celui ci.
Un temps, il faut le dire, à trépasser d'ennui.
Par tous les saints du ciel, dans semblable atmosphère,
Que peut-on , dites-moi, avoir envie de faire?
Travailler au jardin? Il n'en est pas question.
Tout est emmitouflé, noyé dans le coton.
Aller marcher un peu? Par ce temps de malheur,
La chaussée est hostile aux pas du promeneur.
Mieux vaut rester chez soi pour le repos promis,
Tirer un peu sa flemme, après tout, c'est permis.
Regarder la télé ou lire un bon bouquin,
Écouter la radio, ou écrire à quelqu'un,
Composer un bouquet avec des fleurs séchées,
Retrouver les photos tant et tant recherchées,
Se mettre au piano, tenter de composer,
Et après déjeuner, vite se reposer
Des efforts violents qu'on a dû soutenir!
Ah! Qu'on est bien au chaud, et qu'on a de plaisir
A se laisser aller, sans penser à demain.
Dieu! Cinq heures déjà. Il faut bouger un brin.
Un jour calme et douillet vient de passer encor,
Et je n'aurai ma foi pas changé de décor.
Je vais jusqu'au portail, mais je n'y vois plus guère.
Je ne distingue plus le feu du réverbère.
La route s'est perdue, quelque part, à vingt pas.
Le brouillard aujourd'hui ne se lèvera pas.
Brouillard sur l'Indre...
Photo de Renée Jeanne Mignard
Renée Jeanne Mignard
*Canicule*
"La soif"...Poterie de Danielle
http://perso.orange.fr/poteriededanielle
Le ciel brûle, brise nulle,
Canicule de juillet.
Une abeille s’ensoleille,
Sommeille sur un œillet.
Une rose, fraîche éclose
Prend une pose alanguie.
Dans l’allée, sans rosée,
L’azalée rêve de pluie.
L’hirondelle fait l’ombrelle,
Sur la margelle du puits.
Le chat s’étire, il soupire,
Se retire sous le buis.
Dans sa niche, le caniche,
Est chiche de ses abois.
Phébus darde, et la harde
Lézarde au profond du bois.
Le poète fait la tête
En quête de quelques vers.
Sa muse à lui se refuse,
S’amuse de ses travers.
Pour la plage, le village
Plie bagages et volet.
Brise nulle, le ciel brûle,
Canicule de juillet.
Pastel de Claude Chuit
http://www.labandealeo.net/
Renée Jeanne Mignard
*Mon Île*
"Mon île" Photo de Renée Jeanne Mignard
C’est un endroit rêvé pour qui veut fuir le monde.
On y peut méditer, on y peut oublier.
Le regard se repose au doux miroir de l’onde.
Quand le temps est au bleu, le ciel vient s’y noyer.
L’Indre y coule paisible au cœur de la nature.
C’est le calme absolu, tout n’y est qu’harmonie.
Au rythme des saisons, cet écrin de verdure
Est empreint à mes yeux d’une grâce infinie.
Ce coin de paradis a pour moi tant de charmes.
J’y retrouve la paix de mon cœur tourmenté.
Et même si parfois, je verse quelques larmes,
Ce sont larmes d’émoi devant tant de beauté.
Elle est bien plus encor, mon île au doux rivage.
Tu venais avec moi lorsque tu étais loin.
Je revoyais si bien les traits de ton visage.
Nous goûtions le silence, et nous étions si bien.
Tu
étais sur le banc quand j'y étais moi-même.
Tout le long du parcours tu me tenais la main.
Pour marcher avec toi vers mon île que j’aime,
J’avais comme toujours mis mon pas dans le tien.
Rien n'a changé depuis du noble paysage
Qui a vu s'écouler des hivers, des printemps.
Mais seule je reviens, comme en pèlerinage
Revivre quelquefois ces moments hors du temps.
C’est un endroit rêvé pour qui veut fuir le monde.
On y peut méditer, on y peut oublier.
Le regard se repose au doux miroir de l’onde.
Quand le temps est au bleu, le ciel vient s’y noyer
"L'île un peu grise"
Photo de Renée Jeanne Mignard
Renée Jeanne Mignard
*Nature (Haïkus,Tanka)*
"Brise vent et champ de blé mur" Huile d'Hildegarde Carle
http://sites.rapidus.net/hildeg/
Quelques cheveux gris
Dans ta chevelure blonde
Une ride au front
C’est la venue de l’automne
Octobre a le cœur doré.
Aube de juillet
Éos aux doigts empourprés
Perles de rosée.
Orage d’été
Le tonnerre gronde au loin
Chaleur accablante
Les nuages ont pleuré
Bientôt viendra l’arc-en-ciel.
Sur l’eau du ruisseau
Court un bateau de papier
Rêves d’un enfant.
Le grain de ta peau
Est si doux à la caresse
Ma main s’y promène
Fait des tours et des détours
Et ne se lasse jamais.
Dans la boîte aux lettres
Un oiseau a fait son nid
Ne m’écrivez plus.
"Bébé endormii" Dessin de Dominique Bonavita
http://d.bonavita.creations.site.voila.fr/
Renée Jeanne Mignard
*Le Joli Mai*
"Muguet du 1er mai"...Oeuvre de l'atelier Déco des Cimes
http://www.decodescimes.blogspot.com/
Le voilà revenu, le joli mois de mai,
Qui commence ses jours par le brin de muguet
Que chacun veut offrir comme porte-bonheur.
Car il paraît, dit-on, que l’odorante fleur
Que l’on s’en va cueillir un beau jour de printemps
Nous apporte aussitôt la chance pour longtemps.
Et même s’il est vrai qu’on y croit qu’à demi,
Tout le monde a le droit de rêver, c’est permis.
Le voilà revenu le joli mois de mai,
Avec tous les plaisirs que le ciel nous promet.
Le vol vif et léger de la douce hirondelle,
De l’avril renaissant messagère fidèle.
Le claironnant appel du coucou très futé
Qui dépose ses œufs dans le nid d’à côté.
Les oiseaux saluant le jour qu’ils voient encore,
Vocalisant sans fin dès que pointe l’aurore.
Le jardin refleuri, l’odeur des seringas,
La brise chuchotant dans les grands acacias.
Le pêcheur installé au bord de la rivière,
Les canards barbotant, secouant leur derrière.
Promesse de la rose et de l’été demain,
Balades nez au vent sur l'herbe du chemin,
Le soleil dispensant sa lumière dorée,
Le matin bleu d’azur et la longue soirée.
Tout ce que sans compter peut offrir la nature,
A qui sait l’observer, et l’aimer sans mesure,
Qui sait apprécier les cadeaux qu’elle fait,
Quand voilà revenu le joli mois de mai.
Petit oiseau deviendra grand...Aquarelle de Claudy
http://www.chezclaudy.com
Renée Jeanne Mignard
*Quatre Saisons (Haïku)*
Oiseau en vol.... Oeuvre de Danielle
http://perso.orange.fr/poteriededanielle
Madame coucou
Vole le nid du pinson
Pour pondre ses œufs.
Vient le joli mai
Les clochettes du muguet
Parent le sous-bois.
Flamboyant juillet
Les moissons battent son plein
Les épis sont mûrs.
Est chaud le mois d’août.
Sur la margelle du puits
Le soleil a soif.
Septembre languit
Coule le jus de la treille
Plus rien pour la grive.
La forêt s’endort
Les feuilles meurent déjà
Palette de couleurs
Messe de minuit
Un nouvel enfant est né
Gloire à l’éternel
Janvier tousse un peu
Du givre sur les halliers
Ballet des flocons.
Et s’en revient le
printemps...
"Amphion" Toile de Daniel Arsène
http://danielarsene.free.fr/
Renée Jeanne Mignard
*Guillaume en Hiver*
"Le rouge-gorge" Oeuvre
de l'atelier déco des Cimes
http://www.decodescimes.blogspot.com/
Un mignon rouge-gorge, hôte de mon jardin,
Sur le sapin frileux revient chaque matin.
Par ces temps de brouillard, de brumes, de froidure,
Il lui est malaisé de trouver sa pâture.
La saison des frimas le voit fort démuni.
J’ai fait ce qu’il fallait. J’ai installé pour lui,
Aux branches du sapin, vers la haie des cyprès,
Un buffet de plein air. Tout y est toujours prêt.
Quand arrive pour lui l’heure de la pitance,
Mangeoire bien garnie, il peut faire bombance,
Chassant à coups de bec l’oiseau trop importun,
Qui entend avec lui partager le festin.
Pour trouver son prénom, la quête me fut chère,
Car je lui ai donné celui d’Apollinaire.
Derrière le rideau je l’observe souvent,
Immobile, cachée. Le moindre mouvement
Le fait fuir aussitôt sur un arbre du bois.
Il écoute, il attend, et rassuré, je crois,
Il revient achever le succulent repas.
Et je vous garantis qu’il ne se prive pas.
A le voir se gaver, je pense tout le temps,
Comment lui si petit peut-il manger autant ?
Je profite de lui durant le temps d’hiver,
Car aux premiers bourgeons, quand tout redevient vert,
Guillaume disparaît, et pendant de longs mois,
Va hanter à nouveau les forêts et les bois.
Mais quand vers d’autres cieux s’en ira l’hirondelle,
Guillaume sera là, c’est sûr, toujours fidèle.
Mon bonheur sera grand de retrouver enfin,
Le mignon rouge-gorge, hôte de mon jardin.
"L'hiver laminé" de Rose Levesque
http://www.rose-levesque.com
Renée Jeanne Mignard
*Histoire D'Eau*
"Montagne enneigée" Aquarelle de Nathalie Agoméri
http://lyricomania.canalblog.com/
Précieux élément, nous te devons la vie.
Il n’est pas trop de mots pour tout ce que tu fais.
Chacun devrait avoir l’irrésistible envie
De te mieux célébrer pour louer tes bienfaits.
Nous t’apprenons d’abord dans nos livres de classe.
Il est dit que selon de savantes données,
La vie naquit de toi, quand ta prison de glace
Explosa, il y a six cent millions d’années.
Sans toi rien ne serait des beautés de la terre.
Pas de verte prairie, de rosée, d’arc-en-ciel,
De jardin embaumé, de forêt, de rivière,
D’orage bienfaisant, pas de neige à Noël.
L’homme sut à profit dompter ton énergie,
Concevoir aqueducs, barrages et canaux.
Animé des vertus de son noble génie,
Irriguer des pays oubliés du Très-Haut.
Mais malgré tes bontés, divine salvatrice,
Il arrive pourtant que tu nous fasses peur.
Tu peux être parfois cruelle, destructrice,
Quand tes flots déchaînés rugissent de fureur.
Un nuage obscurcit la campagne alanguie.
Le ruisseau qui a soif, tari depuis des jours,
Recueillera bientôt les larmes de la pluie.
Miracle de la vie, recommencé toujours.
"Le pont de Besalü"
Huile de Raphaël Mari
http://arteraphaelmari.galeon.com
Renée Jeanne Mignard
*Triolets*
Dans le seringa...
Photo de Renée Jeanne Mignard
*Confuse*
Je suis fâchée avec ma muse.
Elle m’a boudée cette nuit.
Son inspiration me fuit.
Je suis fâchée avec ma muse.
Ne dites rien qui ne m’amuse,
Il est dans mon cœur tant d’ennui.
Je suis fâchée avec ma muse.
Elle m’a boudée cette nuit.
*Odeurs*
Je fais un parcours de senteurs
Chaque jour en me promenant.
Quand le vent forcit au ponant,
Je fais un parcours de senteurs.
Au joli mai s’ouvrent les fleurs
Dans les jardins à tout-venant.
Je fais un parcours de senteurs
Chaque jour en me promenant.
*Destin*
Elle avait dix-huit ans,
Élaine.
Un sourire doux et mutin.
Un corps à tenter l’Arétin.
Elle avait dix-huit ans Élaine.
Elle courait la prétentaine.
Y perdit la vie ce matin.
Elle avait dix-huit ans, Élaine,
Un sourire doux et mutin.
"Adolescence" Oeuvre de Dominique Bonavita
http://d.bonavita.creations.site.voila.fr/
Renée Jeanne Mignard
*Existence*
Arum....Photographie de Richard Philippe
http://richardphilip.com
S’il m’était accordé de refaire ma vie,
Je ne renierais rien de ce que j’ai connu.
Je n’éprouverais pas la plus petite envie
De reprocher au sort ce qu’il m’est advenu.
Certes, j’eus des moments douloureux et pénibles.
J’ai su très jeune encor ce qu’était le chagrin.
Il y a peu d’espoir pour les cœurs trop sensibles,
Qui donnent la tendresse, et ne reçoivent rien.
J’appris à ravaler mes trop brûlantes larmes,
En rêvant d’un pays où l’amour était roi.
C’est alors qu’éclata le tonnerre des armes,
Que sur le monde en feu, la haine fit la loi.
Le bruit et la fureur firent enfin silence.
Un soir passa l’amour au seuil de mes vingt ans.
La vie à deux m’apprit la douce équivalence
Du bonheur partagé dans les mêmes élans.
S’en est allé le temps qui nous met à l’épreuve,
Nous sépare de ceux tant et tant regrettés.
Mais les doux souvenirs dont notre cœur s’abreuve,
Nous disent que jamais, ils ne nous ont quittés.
S’il me fallait savoir ce qu’est l’indifférence,
Je ne saurais je crois poursuivre le chemin.
Il est long le parcours qui conduit l’existence.
Mais ils sont courts les jours qui mènent à sa fin.
Nul ne peut espérer recommencer sa vie,
Croire dans son hiver le printemps revenu.
Pour moi qui d’oublier n’ai pas la moindre envie,
Je ne regrette rien de ce que j’ai connu.
Coeur de Marie...Photographie de Richard Philippe
http://richardphilip.com
Renée jeanne Mignard
*D'autres Oeuvres Magnifiques*
Photographie de Pierre Coutreau
http://www.coutreau.net
"Crépuscule" Oeuvre de Cécile Verhaever
http://perso.dromadaire.com/Muse_Deesse/aa.htm/
"Coucher de soleil" Pierre Coutreau
http://www.coutreau.net
Mes chaleureux remerciements à mes amis(es) peintres, céramistes et photographes, pour leur permission d'illustrer cette page avec leurs oeuvres. A toutes et à tous, ma sincère gratitude.
Les poèmes de Renée Jeanne Mignard sont la propriété de l'auteur. Tout usage quel
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