Spéciale... Les  Fleurs

 

 


 
 

*La Pensée*

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Masque de cotillon
Aux couleurs irisées,
Tu as du papillon
Les formes stylisées.

Fleur sans exubérance,
Qui se meurt aux beaux jours,
Pétales de faïence,
Calice de velours,

Corolle diaprée
D’une grâce infinie,
Tu égaies une allée
Quand le jardin s’ennuie.

Sœur de la violette,
Plus timide que toi,
Douce amie du poète
Et des cœurs en émoi,

A celui qui voyage
Au pays de l’amour,
Tu dis dans ton langage,
Je pense à vous toujours.

Renée Jeanne Mignard

 *L’Abeille et le Coquelicot*

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Il était une fois une abeille aux yeux doux
Qui avait de l’amour pour un coquelicot.
Bien cachés dans un champ à l’abri des jaloux,
Ils vivaient leur roman paisible, sans écho.

Ils bénissaient le sort d’avoir fait connaissance,
S’endormaient enlacés sous la voûte du ciel.
Mais grisée par l’attrait de ces belles vacances,
L’abeille rechignait à fabriquer son miel.

Elle ne voulait plus, comme ses sœurs dociles
Qui voletaient gaîment du matin jusqu’au soir,
Butinant ça et là les douces fleurs graciles,
A la ruche porter le précieux nectar.

Elle devint alors énorme, monstrueuse,
Et bien trop lourde hélas pour le coquelicot.
Ne pouvant supporter sa maîtresse adipeuse,
Il tomba sur le sol et mourut aussitôt.

L’abeille ressentit en son cœur grande peine.
Mais aux beaux jours d’été vite se consola.
Pour un fort joli brin de fleur de marjolaine,
Elle se prit d’amour, et tout recommença !

Renée Jeanne Mignard

*Ode à la Rose*

Photo chez Renée Jeanne Mignard



Ô rose, que tu as de charmes,
Dans l'air frais du petit matin,
Quand la rosée pleure ses larmes
Sur ton corsage de satin.

L'éclat de ta robe sanguine
Eblouit plus d'un papillon.
De l'abeille qui te butine,
Tu sais le méchant aiguillon.

D'une miraculeuse ondée,
Tu rêvais dans l'été vermeil,
Offrant ta corolle assoiffée
A l'ardent baiser du soleil.

Bientôt les couleurs de l'automne
Terniront un peu ta beauté.
Vois , déjà la vie abandonne
La fleur qui gît à tes côtés.

Mais ce matin, tu es si belle
Que jalouse de ta splendeur,
Voilà qu'une guêpe cruelle
Est venue te percer le coeur.

Reine de mon jardin, ô rose,
Tu tends au soleil triomphant
Ton calice d'or où se pose,
Le regard ému d'un enfant

Renée Jeanne Mignard

*Un Peu, Beaucoup*



Une chétive marguerite
Vivotait dans un champ de blé.
Pâle et tremblante, la petite
Pleurait, à ce qu’il m’a semblé.

 Pourquoi pleurer, ma mignonnette,
Ai-je doucement demandé.
Ne sais-tu pas que l’on s’apprête
A fêter la fin de l’été.

La journée je crois sera folle,
Avec des rires et des chants,
Et la joyeuse farandole
Ira gaîment à travers champs.

Mais elle pleurait de plus belle.
 Comment puis-je me réjouir ?
Je suis si malade, si frêle,
Personne ne veut  me cueillir.

Ah ! Ma joie serait sans égale,
Si un beau matin un amant
En effeuillant chaque pétale
Disait, beaucoup, passionnément.

 Ne pleure plus, ma douce amie.
Je vais te faire ce plaisir.
Pour fêter l’amour de ma vie,
C’est moi qui te ferai mourir.

Elle souriait, apaisée,
Tandis que je la dépouillais.
Pour toi mon cœur, à la rosée,
La marguerite j’effeuillais.

J’ai couché sa tige bien vite
Au beau milieu du champ de blé.
Repose en paix ma marguerite,
Nul ne viendra plus te troubler.

Renée Jeanne Mignard

*La Rose et l'Oeillet*

Photo chez  Renée Jeanne Mignard

 

Un jour, dans le jardin, l'oeillet dit à la rose:
 "J'ai beaucoup, sachez-le, à me plaindre de vous.
Vous me faites grand tort, et permettez que j'ose
Vous dire les raisons de mon juste courroux.
Votre puissant parfum me donne des complexes.
Il est si pénétrant qu'on ne sent plus le mien.
Tout le monde m'ignore, et ce dédain me vexe.
C'est à cause de vous que je ne suis plus rien.

Près de moi jamais plus les enfants ne s'arrêtent.
C'est vers vous chaque jour qu'ils conduisent leurs pas.
Je suis si malheureux que je n'ai plus ma tête.
Si cela continue, je n'y survivrai pas."  -

"Mais mon petit ami, lui rétorqua la rose,
De quoi vous plaignez-vous, vous n'êtes qu'un oeillet!
Je suis reine des fleurs, et telle je dispose.
Vous n'êtes après tout que l'un de mes sujets.
Allez porter ailleurs votre méchante mine,
Prenez garde à ne pas aviver mon courroux.
Sinon craignez le feu de mes longues épines,
Bien faites pour punir les fâcheux comme vous"

L'oeillet pleura longtemps. Mais à l'aube suivante,
Alors que la rosée se mêlait à ses pleurs,
Il n'en crut pas ses yeux, car brisée, pantelante,
Toute nue à ses pieds gisait la reine fleur.
Un coup de vent avait dépouillé l'orgueilleuse.
Ses pétales de sang empourpraient le gazon.
Lors, l'oeillet généreux, plaignant la malheureuse,
A la reine déchue accorda son pardon.

Le jardin sommeillait au soleil triomphant.
Dans le bourdonnement des abeilles en fête,
On entendit la voix légère d'un enfant :
"Maman, comme il sent bon, cet Oeillet de Poète".

Renée Jeanne Mignard

*L’Églantine*

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Quelle charmante fleur que la fleur d’églantine,
Tendre comme le ciel d’un beau matin d’avril,
Pure comme le cœur de la chaste aubépine,
Fraîche comme un  parfum délicat et subtil.

Marguerite, jasmin, tulipe, capucine,
Rose, bégonia font l’orgueil des jardins.
Mais rien n’est plus discret qu’une fleur d’églantine
Qui s’offre au promeneur au hasard des chemins.

Si tu veux la cueillir, prends bien garde a l'épine
Que dérobe à tes yeux son feuillage innocent.
Elle saura punir ta cruelle rapine,
Cela te coûtera quelques gouttes de sang.

Églantine, ma mie, petite fleur sauvage,
Tu ne peux égaler rose, ta demi-sœur.
Cependant, c’est à toi qu’il nous faut rendre hommage
Puisque tu sais si bien émouvoir notre cœur.

Renée Jeanne Mignard

*Les saisons du Jardin*

Photo chez  Renée Jeanne Mignard

 

Un ciel couleur d’orage assombrit le jardin.
La dernière jonquille est morte ce matin.
Toute vie a quitté son beau calice d’or.
Une jacinthe bleue auprès d’elle s’endort.
Le narcisse orgueilleux, ivre de sa beauté,
Ne verra pas demain, n’a jamais vu l’été.

L’iris, le muscari, la frêle pâquerette,
Le crocus, la pensée, la tendre violette,
N’accompagneront plus nos douces rêveries.
La tulipe se meurt, l’anémone est flétrie.
Le lilas dépérit, le seringa aussi,
Et pour la primevère, il n’est pas de sursis.
La pivoine aujourd’hui  ne s’éveillera pas.
Le printemps finissant la conduit au trépas.

Et puis, soudainement, au détour d’une allée
S’étale  la splendeur d’un buisson d’azalées,
Le velours somptueux du noble dahlia,
L’étincelant émail du frais bégonia.
Et puis viendront l’arum et l’œillet de poète,
La rose, le lupin et le pied d’alouette,
L’aster exubérant, la sauvage glycine,
Le lent volubilis, la fraîche capucine.

C’est superbe un jardin! Au printemps, en été,
C’est un havre de paix, un monde de beauté,
C’est le plaisir des yeux, la jeunesse du cœur,
Un message d’amour, un rêve de bonheur.
C’est au fil des saisons le miracle attendu,
Qui nous fait retrouver le paradis perdu.

Renée Jeanne Mignard

*Photo de notre Amie Renée Jeanne* 

*Dans Son Jardin*

* Magnifique Peinture *

www.charlescarson.com

* Magnifique Peinture *

Huile de Valérie Slimani

 

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In The Morning Light par Yanni